Ateliers d’écriture
Partager l’écriture.
Sentir l’émulation de groupe stimuler la créativité, se nourrir des textes et des voix des autres, de nos échanges, s’entraider, discuter de cet intérêt qui nous rassemble pour les mots et l’écriture.
Voilà pour moi ce que représente un atelier d’écriture. Voilà en tout cas ce que j’ai expérimenté pendant plusieurs années d’ateliers en tant que participante, et ce que je souhaite retransmettre en tant qu’animatrice.
Mais je sais que parfois, l’idée d’écrire peut intimider, et celle de partager ses textes, encore plus. « J’aimerais bien savoir écrire, mais quand j’essaie, c’est nul », « je fais trop de fautes », « je ne sais pas si je serais capable de partager ce que j’écris ». J’ai souvent entendu ces phrases, où pointaient toujours un léger regret, un élan réprimé.
C’est pourquoi, avec mes ateliers d’écriture, je cherche non seulement à créer une occasion de partage et d’émulation, à cultiver une curiosité culturelle diversifiée, mais surtout à offrir un espace-temps bienveillant et sécurisant pour se lancer dans l’écriture ou approfondir sa pratique. Cela passe notamment par une désacralisation de l’écriture pour la rendre accessible et agréable (oui, tout le monde a le droit d’écrire, même vous, et ce n’est pas grave si vous faites des fautes, ce n’est pas grave si vous trouvez que ce que vous créez est nul, ce n’est pas grave si vous ne voulez pas lire ce que vous avez écrit). Et cela passe aussi par une cohésion de groupe essentielle, basée sur la bienveillance, le respect, l’écoute, la confidentialité et le non-jugement, pour que tout le monde puisse se sentir en confiance. Et enfin, cela passe par une nécessaire adaptabilité de ma part : adaptabilité aux besoins des participantes et participants, aux situations, bien sûr, et aux divers publics auxquels peuvent s’adresser ces ateliers : adultes ou enfants, personnes passionnées d’écriture et de lecture ou bien éloignées des livres et des mots, francophones ou non-francophones, scolaires ou loisir…
Alors comment ça se passe, un atelier d’écriture ?
Un atelier d’écriture peut se composer d’une seule séance (atelier ponctuel lors d’événements) ou de plusieurs séances suivies (ateliers réguliers dans des lieux d’accueil : bibliothèque, centre culturel, maison de retraite, école…).
Une séance se divise en plusieurs temps d’écriture lancés par des propositions de consignes, et intercalés avec des temps de lecture des textes produits. Sans aucune obligation d’écriture ni de lecture. Les propositions d’écriture sont des guides, des inducteurs, des aides à la création, pas des règles contraignantes (autrement dit, si la proposition amène l’envie d’écrire sur autre chose, allons-y sans se restreindre). Je ne fais généralement pas de retours critiques sur les textes sauf demande explicite (car on peut avoir besoin d’avis des fois, et c’est alors s’entraider que d’en donner) ou sauf si le contexte de l’atelier s’y prête (travail littéraire poussé). Dans ce cas, ces retours peuvent être donnés en collectif sur le moment ou en individuel après coup.
La séance se déroule donc ainsi : après quelques minutes de présentation de l’atelier, on commence par un jeu d’écriture assez court, (exemples : cadavre exquis, « je me souviens » à la Perec, portrait chinois, redéfinitions humoristique de mots…), jeu qui se clôt par un premier temps d’échanges et de lectures. Puis suivent une ou plusieurs propositions d’écriture plus longues (exemples : écrire un souvenir précis, écrire à partir d’une image, d’une musique, d’un autre texte, d’un objet, de ce qui a été produit avant, écrire puis échanger son texte avec quelqu’un d’autre et imaginer la suite du texte reçu, changer de temps, de personne, de style…). Chaque proposition est ponctuée d’un moment de lecture des productions. À la fin de la séance, un petit temps de retours sur l’atelier peut-être ménagé, et une dernière proposition donnée pour qui voudrait poursuivre l’écriture en dehors du temps de la séance.